Résidence Villa Saloum

Villa Saloum en résonance avec le Off de la Biennale de Dakar 2018
Depuis de nombreuses années, le Confluent du Saloum reçoit des résidences d’artistes.

L’association Face à Face en partenariat avec Villa Saloum organise au Confluent du Saloum une résidence d’artistes intitulée Confluence & influences. Il s’agit d’inviter du 20 avril au 20 mai 2018 à Gagué Chérif, village du delta du Saloum au Sénégal, des artistes venant d’horizons différents où la notion de confluence et d’influence des peuples est en débat.

Les démarches des artistes invités mettent en avant, chacune à leur manière, le principe de création partagée avec un lieu et ses habitants. De ces situations de rencontres émergeront des objets, des performances, peut- être des outils, certainement d’autres projets individuels ou collectifs. La résidence donnera lieu à une exposition accueillie par Villa Saloum dans le cadre du OFF de la Biennale de Dakar 2018.Une exposition est aussi prévue à L’Alliance Française de la ville de Kaolack au Sénégal et à Lyon en France .

Partenaires : association Face à Face, Dak’art 2018, Artsider.com

PROGRAMME

EXPOSITION DU 11 AU 20 MAI

Présentation des artistes en résidence

Amadou KAN-SI | Sénégal | Artiste sélectionné pour la 13ème Biennale de Dakar.
Cheikh NDIAYE | Sénégal | Artiste sélectionné pour la 13ème Biennale de Dakar.
Muhsana ALI | Afro-américaine | Artiste ayant participé à la Biennale de Dakar 2002.
Claude BIDAL | France | Plasticien, peintre. Résident 2014
Nicolas BOONE | France | Auteur, réalisateur. Résident 2015
Gabrielle GRENIER | France | Artiste photographe. Résidente 2015. Film Psaume.
Max SOLIBO | Martinique | Plasticien, peintre. A participé à Lille CCE 2004
(Ces artistes seront en résidence à Gagué Chérif du 20 avril au 20 mai)

Vernissage le vendredi  11 mai  à 17 h
Programme de l’inauguration :
• Exposition sur les événements déjà organisés par la résidence à Gagué Chérif et dans la région.

• Exposition des artistes invités.
• Projection publique de Psaume, film réalisé en 2015 par Nicolas BOONE, tourné à Guagué Chérif
• Projection publique de Djakarlo, film réalisé en 1998 par Arnaud Briquet, tourné dans la région.
• Projection du film réalisé autour du spectacle M’Bida est revenu.  Résidence 2011
… et d’autres découvertes suivront tout au long de la soirée.

plus d’info sur www.fallcdf.wixsite.com/villa-saloum

Le thème 2018 : Confluence & Influences

Le Delta du Saloum est une terre de passage et de refuge, des études archéologiques attestent la présence de l’homme depuis le néolithique. D’accès difficile, protégé par l’eau et ses centaines de bras de mer, le Delta a accueilli les migrations successives des tribus sossés, mandingues par l’est, puis séréres, peuls et wolofs par le nord. Gagué Chérif porte les traces de ces vagues humaines successives. Aujourd’hui, le village accueille toutes les cultures sahéliennes les plus représentées en Afrique de l’ouest.

Cette terre d’accueil, sous l’effet des migrations, des cultures et des traditions très éloignées se sont mélangées pour accoucher de nouvelles cultures, solidaires, ouvertes et tolérantes, permettant une coexistence  harmonieuse de ses populations. Cette terre d’accueil est-elle à l’image de notre monde ? Les conditions d’un monde ouvert, solidaire et tolérant ne sont-elles pas remises en question ?

Qu’elle soit perçue comme positive ou au contraire négative, la  Confluence et les Influences des peuples ont toujours été un moteur de l’évolution de l’humanité. Aujourd’hui, dans ce monde qu’on nous dit globalisé, où le droit à la mobilité humaine est un débat confisqué, l’homme cherche sa place et se pose des questions sur son existence menacée.

Nous souhaitons inviter des plasticiens et un photographe pour interroger cette notion de Confluence/Influences puisqu’elle semble constitutive de  l’avenir de l’humanité, d’autant plus inquiétante qu’elle est mise à mal à travers le monde.

Cette résidence, nous la voulons en résonance avec la Biennale de Dakar qui interroge une « nouvelle humanité ». Le thème général de cette Biennale 2018 est « L’heure rouge », une expression empruntée à Aimé Césaire dans sa pièce « Et les chiens se taisent » qui parle d’émancipation, de liberté et de responsabilité.

Pour le directeur artistique, Simon Njami, « L’heure rouge », c’est l’heure de la raison. C’est le moment où l’on s’émancipe de ce qui a été en le transformant et en lui donnant une force nouvelle, c’est l’heure de la métamorphose et de la transformation.

Et le titre de l’Exposition Internationale est : « Une nouvelle humanité » qui fait référence à un texte de Frantz Fanon, parlant des peuples d’Afrique et d’ailleurs. Ses écrits témoignent d’une fidélité absolue à l’idée de la liberté comme essence de l’humanité.

Aimé Césaire et Frantz Fanon, ces deux écrivains originaires des Antilles se sont battus durant toute leur existence pour la liberté et l’émancipation des peuples opprimés, quelque soit leur origine ou leur culture. Ils ont cru jusqu’à la fin de leur vie au dialogue interculturel, la seule voie du multiculturalisme menant à une nouvelle humanité.

« L’humanité a de multiples naissances, avant sapiens, avec sapiens, après sapiens, et peut-être promet une nouvelle naissance après nous. » Sociologue et philosophe, Edgar Morin.

LA VOCATION DE VILLA SALOUM

Elle accueille des artistes, sculpteurs, plasticiens, comédiens de tous les pays d’Afrique, parfois d’autres continents, de cultures et de religions différentes. Le projet est d’offrir à ces artistes un lieu de résidence permanent. Chaque année, des artistes sont retenus par un comité de pilotage. Une œuvre créée « in situ » est laissée par les artistes et exposée en permanence sur le lieu
ou dans le paysage environnant.

> Permettre à des artistes africains de développer leur travail personnel

Nous proposons un programme de résidences collectives qui encourage chaque artiste à développer son travail au contact d’autres artistes d’origines, de langues, de cultures et de techniques différentes qui, en un mot, créent les conditions d’un véritable compagnonnage.

> Offrir aux artistes de tous les continents
un lieu de résidence

Nous proposons aussi ce lieu de résidence aux artistes qui ont un projet à développer et qui ont du mal à trouver l’espace nécessaire à leurs créations. Nous leurs proposons, l’hébergement, la restauration et toute la logistique pour mener à bien leur travail.

> Créer un fonds africain d’art contemporain en milieu rural

Chaque artiste accueilli est invité à laisser sur place une œuvre (sculpture, installation, mobiles, jardins d’artistes) créée lors de sa résidence. L’idée est de constituer à terme un fonds africain d’art contemporain. Ce lieu sera ouvert à tous et permettra au villageois de s’approprier le projet car la rencontre entre les créateurs invités et le village est fondamentale.

> Ouvrir des ateliers de pratiques artistiques en direction des stagiaires résidents étrangers ou africains (étudiants des Beaux Arts, artistes amateurs)

Ces ateliers d’une à deux semaines pourraient se dérouler en marge des résidences et en partenariat avec des universités européennes, américaines ou des écoles des Beaux Arts.

> Encourager la production d’un travail critique sur l’art contemporain africain
L’art contemporain d’Afrique est peu connu, la production critique sur les artistes africains est en quantité relativement pauvre. Nous envisageons de mettre en place une politique de coédition concernant les artistes accueillis avec les structures d’art contemporain (FRAC et centre d’art contemporain en France…).